Une activité physique et sportive régulière influe positivement sur la scolarité
L'objet de l'étude était simple : mesurer les effets à long terme d'une pratique physique et sportive extrascolaire sur les performances académiques au collège, selon que cette pratique soit régulière, irrégulière ou absente.
La Lettre de l'économie du sport n°925
Pour ce faire, une cohorte d'élèves des Vosges a donc été suivie pendant 30 mois (1 411 adolescents à chacune des 5 passations, dont 54,4% de filles). Les résultats, divulgués dans le volume 24 - N°1- de Sciences et Sports sont étonnants. Il apparaît que la moyenne scolaire générale déclarée est plus élevée chez les sportifs réguliers que chez les sportifs occasionnels. Pour Patrick Laure, à l'origine de l'étude, "c'est la régularité plus que le nombre d'heures par semaine qui explique cette différence."
Cette étude révèle l'intérêt de l'activité physique chez l'enfant scolarisé. Contrairement aux idées reçues, les résultats scolaires ne pâtiraient pas du temps consacré à l'exercice physique, et pouvant donc manquer a priori pour étudier. Au contraire : les performances scolaires des élèves physiquement actifs sont améliorées. Ainsi, la moyenne scolaire générale déclarée est de 13,6 sur 20 en cinquième. Elle diminue progressivement et atteint 12,6 sur 20 en fin de troisième. "Les sportifs réguliers (Ndlr : la durée moyenne de sport extrascolaire chez les sportifs réguliers est de 4 heures par semaine en cinquième et de 5,2 heures par semaine à la fin de la troisième) ont une moyenne générale déclarée supérieure à celle des non sportifs." Ainsi la moyenne des sportifs réguliers est de 14 en cinquième contre 12,7 chez les non-sportifs. En fin de troisième, elle descend à 13 chez les sportifs et 12 chez les non-sportifs.
"Nous observons un effet bénéfique de l'activité physique et sportive sur les performances scolaires, souligne Patrick Laure. Il est intéressant de noter que c'est le simple fait de pratiquer régulièrement un sport qui produit ce résultat, quel que soit le volume horaire hebdomadaire de cette activité." Fort de ce constat, Patrick Laure considère que la pratique d'une activité physique et sportive chez les adolescents mériterait d'être largement encouragée. Les parents, enseignants et professionnels de la santé devraient en être informés, juge la DRDJS de Lorraine. "Puisqu'une participation régulière suffit, ce conseil semble plus facile à dispenser, et à appliquer, que s'il avait été nécessaire d'atteindre puis de maintenir un seuil déterminé, par exemple 3 ou 4 heures d'activité physique par semaine. Ainsi, cette pratique pourrait-elle tout simplement s'inscrire, par exemple, dans un cadre périscolaire, un milieu qui, en collaboration avec le mouvement sportif, a déjà démontré son intérêt dans ce contexte."
Quel lien de causalité entre l'activité sportive et les résultats scolaires ?
"L'activité physique pourrait contribuer à améliorer les capacités intellectuelles en stimulant la neurogenèse et en élevant la concentration de certaines neurotrophines impliquées dans la survie des neurones au cours du développement et dans leur plasticité. Elle améliore également les fonctions cognitives, en particulier la concentration et la mémorisation, dont on connaît l'importance du processus d'apprentissage. Enfin, l'activité physique agit indirectement en améliorant l'estime de soi. Or l'influence positive de ce facteur sur le comportement en général et les résultats scolaires en particulier est établi depuis longtemps."